Histoires en livres scènes images et voix

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Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois harcelés par l'Etat

Chant des anges

ou chant du cygne?

A propos de l'interdiction scandaleuse des concerts des Petits Chanteurs à la Croix de Bois ('PCCB') au printemps 2009 et de l'obligation qui a été faite à l'association de "salarier" leurs petits protégés. Revu, actualisé et corrigé, l'article ci-dessous dénonce un cas... d'école! La tendance actuelle (2014: même combat!) n'est-elle pas justement d'encadrer, de structurer, de réglementer tout (et son contraire) dans ce qui était, il n'y a pas si longtemps encore, une plage de liberté et d'authenticité.

 

 Photo extraite d'un dossier de presse des Petits Chanteurs à la Croix de Bois

© JP Pouteau - PCCB

 

L'article, écrit initialement en avril 2009, et publié sur un blog que j'ai supprimé, alertait d'une déviance administrative liberticide, mettant en cause les pratiques d'une activité artistique bénévole, notamment celle des enfants... En septembre 2013, non seulement rien n'avait évolué dans le bons sens, mais on interdisait désormais aux mômes de la manécanterie de se produire plus de cinq jours par semaine. "Fragilisée financièrement par le coût de son implantation dans l'Yonne et des pertes de recettes notamment occasionnées par des changements successifs de doctrine de l'administration concernant l'emploi des enfants dans le spectacle" (extrait de la note publiée sur le site officiel des 'PCCB'), l'association, mise à mal par une législation du travail hypocritement appliquée à des adolescents qui se plaisent à chanter, contrainte de respecter un repos de deux jours lors des tournées (au lieu d’un auparavant), d’où un manque à gagner, dépose une déclaration de cessation des paiements en juillet 2013. Le Tribunal de grande instance de Sens décide le 13 juin 2014 de la reprise de la Manécanterie par la Maîtrise de la cathédrale d'Autun", où a eu lieu la rentrée de septembre 2014La manécanterie, composée de quelque 75 enfants, âgés de 8 à 15 ans, donnait près de 120 concerts par an en France et dans le monde. Vingt-cinq salariés comptaient parmi l’association qui avait lancé un appel à dons pour faire face, en vain... 

 

A la rentrée 2011, les anges changeaient de paradis... avant d'en être chassés!

Quittant Paris, qu'ils habitaient depuis 2006, ils investissaient Brienon-sur-Armançon (ci-dessous), un village de 3000 habitants situé dans l’Yonne, entre Sens et Auxerre, à 160 km de Paris. Ancienne maison de retraite appartenant au diocèse de Sens- Auxerre , le château (et ses annexes, soit 1200 m²) est entouré d’un parc d’1 hectare et pouvait accueillir jusqu’à 100 enfants. Pas pour longtemps, donc... 

 

chateau-pccb-avant.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 © JP Pouteau - PCCB
 

 

 Genèse d'un massacre

2009

Le ministre de l'époque (un certain Brice Hortefeu) avait imposé que la manécanterie paie chaque petit choriste à hauteur de 80% du SMIC et qu'ils ne "travaillent" pas plus de 80 fois par an (=nombre de concerts maximal par enfants). Des concerts furent interdits! Jugez du peu... Ce précédent mérite de figurer dans les annales des énormités de l'administration de notre "douce France". 

  

Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois menacés

 ...à cause de l'Administration aveugle et imbécile et par les dogmes 'protecteurs' liberticides! Je sais que d'aucuns ici penseront qu'il y a d'autres chats à fouetter, mais la société est un puzzle dont chacune des pièces a sa place... LES MÉDIAS NOUS GAVENT d'idées reçues et autres martelages consensuels pseudo-humanistes - et terriblement hypocrites -, mais font silence sur des faits qui, insidieusement, entravent des valeurs universelles: la créativité, l'initiative, la passion, l'art non commercial, la liberté de se faire plaisir par la pratique bénévole d'une activité artistique de haut niveau... 

  

Les z'enfants ont tous les droits...

…Le droit de s’habiller avec des jeans effilochés à l’usine, le droit de se soûler d’images de synthèse, le droit de faire la queue à la sortie d'un Potter, de cultiver leur obésité en mangeant ce que l’on sait, de se nourrir de mots tronqués, «phonétisés», désorthographiés, d’expressions convenues – nues de sens réel -, de flinguer sans compter les humains surgis de leur PS3, de tuer le temps en «chattant» avec des «ça va? - oui, et toi?», le droit de préparer leur calvitie en s’enduisant le crâne de colle gélifiante, pour devenir clone parmi les clones, le droit de provoquer la garde-à-vue d’un prof qui les aura giflé pour s’être fait insulter, le droit de s’inonder le cerveau de rayons nocifs, le droit de télécharger des sonneries qui pètent comme les humains pour épa(pe)ter le mec d’à-côté, le droit de se détèriorer les tympans en vivant «branché» - le MP3 connecté aux oreilles pour écouter de la «musique» de concert(ve), le droit de conduire des voitures folles et meurtrières au volant de leurs ordis, le droit de porter plainte contre leurs parents qui les auront fessés, le droit d’être agressé par la pornographie étalée à chaque coin de l’oeil, le droit de s’encombrer l’esprit d’un savoir encyclopédique voué à l’oubli, le droit de s’abrutir de télé-réalités réellement écoeurantes, de cultiver leur dépression à cause de la pression (du collège ou du lycée), de peupler leur imaginaire d’images inimaginables de violence et de viols, de sadisme et de sang,

 

...mais n'ont pas le droit de chanter!

Tout doit être monnayé, rien n’est pur, tout est commerce, rien n’est désintéressé - dès lors qu’on recherche la qualité, le "professionnalisme" en quelque sorte, on est forcément un produit commercial et donc soumis aux lois du marché – aux lois du "travail", à la "réglementation", puisque seule la médiocrité est supposée "amateur" et donc non taxable! Il est vrai que la beauté des voix enfantines, c’est ringard, il est vrai que l’uniforme culotte-courte-veston-bleu-marine, c’est désuet - que-dis-je, dégradant pour le garçonnet -, et quant à l’aube blanche ornée d’une croix de bois! Je n’vous dis pas…, ça craint! Ainsi va la France… Cela me donne envie de vomir (sur l’Hexagone) et de brandir le poing en chantant

 

"Allons-z-enfants!" ou "Aux larmes, citoyens!" 

 

 

 

Photo extraite d'un dossier de presse des Petits Chanteurs à la Croix de Bois Bois

 © JP Pouteau - PCCB

 

 

 

Dates des prochains concerts :

Site officiel des PCCB

 



05/11/2014
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