Le Vol des vautours - 4
Adaptation littéraire du scénario éponyme déposé à la SACD en 2001
© 2011 - Rémy Le Mazilier
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Eté
4
Ciel voilé. Le soleil, masqué, a commencé sa courbe descendante. Pas un brin d’air. Chaleur moite. Mouches lourdes et collantes. Le troupeau de moutons, accompagnés du bruit des sonnailles - apaisant, sédatif, mariage élégant, magique, d’un son de métal et de cristal -, avance sur un chemin qui coupe la plaine herbeuse dans toute sa longueur. Les pâturages verts et gras, clôturés, situés d’un côté du chemin, contrastent avec la lande à l’herbage clairsemé qui est en face. En tête du troupeau vont Sébastien et Michael, précédés du chien Pipo qui court en zigzaguant. Sébastien porte un lainage par-dessus l’épaule et sa cape sur le bras. Michael a un pull-over noué autour de la taille avec son coupe-vent. Du bout de son bâton, Sébastien désigne le côté verdoyant.
- Ces pâturages sont sur une propriété privée, Mic. Ils appartiennent à Serge, un éleveur qui les bourre d’engrais… Ha ! mais tu connais Serge, du Mas-du-Buffre … ? Il clôture et il parque ses brebis, tantôt ici, tantôt là, qu’il laisse sans berger. Ce sont les méthodes modernes ! Même Eugène, le maire, s’y est mis.
Un jeune couple de marcheurs, aux allures de randonneurs snobs « très mode », casquettes américaines, chargés de gros sacs à dos aux couleurs fluorescentes, vient en sens inverse. Ils s’immobilisent à dix mètres du troupeau. La randonneuse porte à hauteur des yeux l’appareil photo compact accroché à son cou. Elle vise le troupeau avec le berger et l’enfant.
- Et voilà qu’on nous photographie… ! Jean-Louis dit qu’ils devraient me demander l’autorisation… Il appelle ça le droit à l’image… Il a sans doute raison. Qu’est-ce que tu en penses toi, Mic ?
Il y a quelques années, une équipe de télévision s’était arrêtée sur la route au milieu de la lande, ayant repéré le berger de Nivéole, silhouette haute en couleurs dans le paysage au milieu des moutons (peut-être avait-elle été « renseignée » par l’Office de Tourisme de Meyrueis ?). On filma Sébastien et ses brebis, à distance, sans négociation préalable. Sébastien scruta les importuns, de loin, surpris et plutôt fier d’être l’objet du viseur de la caméra. Le « tournage » dura un certain temps, tandis que le troupeau s’éloignait sur les collines... Quelques mois plus tard, appel téléphonique du cousin chanoine de Marie-Jo, de Mende : « Dis’donc, Sébastien ! tu es catholique ou protestant ? -... ? - Parce que je t’ai vu pendant deux minutes au générique de l’émission protestante, dimanche matin ! nom de dieu !»
Les randonneurs, avec un sourire de convenance, s’approchent du berger :
- Bonjour !
- Bonjour !… Vous avez un bel équipement, dites donc !
La femme est surprise par cette amorce :
- Heu…
Michael, renfrogné et entre les dents :
- Bonjour...
- Vous venez de loin ? Demande le berger, machinalement, se foutant royalement des pérégrinations des deux intrus.
- Nous venons de Deï-du-val …, répond l’homme, dont la queue de cheval dévale en cascade de derrière la casquette. Nous avons quitté Villerousse ce matin… Nous sommes dans le Parc ici ?
- Ha ! non, depuis Ferma, vous n’y êtes plus ! Ferma, ce sont les ruines que vous avez dû traverser…
L’homme :
- Il paraît qu’il y a un charnier dans le secteur, pour nourrir les vautours ?
- C’est exact ! Vous n’ êtes pas passés loin ! On va y déposer les touristes égarés qui y sont bouffés par les vautours !…
Le propos de Sébastien est dit avec un semblant de sérieux. Les Randonneurs croisent leur regard, soudain mal à l’aise.
- Non, rassurez-vous, je plaisante !… On a deux cent cinquante vautours fauves sur le causse. La réintroduction a commencé il y a une vingtaine d’années. Quand ils seront bien acclimatés, on supprimera le charnier, on laissera nos cadavres d’animaux sur la lande et ils devront trouver eux-mêmes leur pitance… (Solennel:) Les vautours sont les éboueurs de la nature !
La femme s’éloigne pour mitrailler troupeau et berger avec son appareil photo. Michael, à l’écart, tourne en rond en affichant son impatience. Quand elle photographie dans sa direction, l’enfant lui tourne ostensiblement le dos en croisant les bras.
- Vous êtes toute l’année ici ? questionne le randonneur.
- Toute l’année ! Je suis un berger sédentaire. Et je suis le dernier berger salarié de ce causse… Mes collègues sont propriétaires de leur troupeau… Cinquante quatre troupeaux, cinquante quatre bergers ! Mais je suis le seul berger salarié. Les bergers, ça…, c’est une espèce en voie de disparition ! C’est la clôture qui remplace... Mais le garçon, là…, ce sera peut-être lui le dernier berger du causse ! C’est un futur berger !
Sébastien a l’habitude, sympathique - ou la manie, hypocrite ? -, de valoriser systématiquement, lorsqu’il croise quelqu’un, le ou les individus qui l’accompagnent en pâture...
- Vous laissez votre troupeau en liberté ? poursuit le randonneur.
- Tout à fait ! Mes brebis paissent librement sur la lande. Ce sont des marcheuses. Tè ! comme vous ! C’est l’élevage traditionnel, hè ! Ici, on respecte la nature et les animaux. Et tout ça, sans farine, hein !
- Vous êtes un berger écologique, alors ? C’est génial ! (ce mot agace secrètement Sébastien) Ce sont des laitières ? pour le Roquefort ?
- Non ! ce sont des bêtes à viande ! Je fais de l’agneau de boucherie… Ça, c’est la Blanche du Massif Central, la BMC, c’est une race à viande. Elle est..., c’est une brebis très rustique, c’est une bête marcheuse ; c’est la brebis qui convient le mieux aux herbages secs..., elle va bien pour le causse... Pour un élevage semi-plein air, c’est ce qui convient le mieux. Il y a vingt ans, on faisait aussi la Lacaune, qui est une bête à lait... Et puis le patron a décidé de faire plus que de la viande, alors on s’y est mis...
- Vous en avez combien ? Au moins deux cents ?
- Deux milles, jeune homme !
La femme s’est rapprochée. De concert, les deux randonneurs s’exclament, en écarquillant les yeux :
- Deux milles !
- Hé ! on dirait pas comme ça ! Vous pouvez les compter, hé !
- Heu… ! Ce serait amusant, mais…, il faut qu’on y aille. Heu..., vous pensez qu’il va y avoir de l’orage ?
- C’est possible ! c’est tout à fait possible ! Mais voyons...(il regarde sa montre) Les orages, en principe, se déclarent vers les trois ou quatre heures... Là, on dirait bien qu’on a été épargné. Peut-être que vers les six ou sept heures...? mais là, c’est moins dangereux. Vous pouvez aller en paix !
- Eh bien !… au revoir et bonne continuation !
- Au revoir et bon courage !
Le couple s’éloigne en côtoyant le chemin occupé par le troupeau. La randonneuse fait encore quelques photos. Michael, à distance, les regarde partir avec satisfaction, puis court rattraper Sébastien qui se remet en route, pour marcher tout près de lui. Le berger lâche sa sentence :
- Bonne continuation… ! bon courage… ! Ils n’en ont rien à foutre de l’élevage traditionnel, ces cons de touristes ! (Il ricane :) Je leur ai dit « allez en paix ! » comme le cousin de Marie-Jo, le chanoine !
- Moi, j’aime pas les touristes !
- Je sais, Mic, tu n’aimes ni les touristes ni les scouts !
...
- Tu as de la chance…, il y a six scouts qui devaient venir garder aujourd’hui. Finalement, ils ont changé leur programme. Il vont commencer à bétonner la lavogne de Nivéole...
- Ben moi, je serais pas venu !
- Tu serais pas venu... ! Tu sais ce que c’est q’une lavogne, Mic ?
- ... ?
- C’est une mare, c’est naturel, comme celle qui se trouve au bord de la route, au sud du village. Tu as bien dû la voir. Elle est toujours à sec maintenant. Elle a des fuites. Les scouts vont nous la cimenter. Elle est petite mais elle me rend service. Ça épargnera de la peine à la patronne... C’est elle qui remplit les abreuvoirs, ça lui prend du temps. Ah ! i’ sont ben un peu utiles ces scouts ! Ils nous font ben un peu chier mais ils se rendent utiles. Et il est gentil Pierre - de Mante la Jolie !
...
- Tu sais pas ce que je leur ai dit à ces cons de touristes…? aux deux randonneurs, là… ? Le type croyait que j’avais deux cents moutons… Deux milles, je leur réponds ! Et ils m’ont cru ! Je leur ai même dit qu’ils pouvaient les compter ! Ce doit être des Parisiens !
Michael s’esclaffe.
- Tu en as combien ? Je ne me rappelle plus.
- Devine combien.
- Quatre cents ?
- Quatre cent quarante huit cette année. Ça varie d’une année à l’autre, si j’ai vendu les vieilles, les réformes comme on dit… Et tu sais que je les connais toutes par leurs noms. La mère, la fille, la grand-mère, la petite fille… Toutes, toutes sont baptisées. Pendant la période d’agnelage, je marque les jours où telle brebis a mis bas... J’ai pas besoin de leur mettre des plaquettes aux oreilles !
- J’ai vu des troupeaux avec des plaquettes...
- En 1996, ça sera obligatoire... C’est la Communauté Européenne qui va nous y obliger ! Déjà, Marie-Jo voudrait que je leur mette les plaques... Moi, ch’uis pas d’accord ! faire des trous aux oreilles des brebis, c’est cruel ! Et puis, c’est moche ces plaquettes... On dirait qu’elles ont des papillons qui leur collent après ! Non, les plaquettes, c’est pas pour moi ! Alors, tant que je peux, je résiste...
- Et les réformes, tu les remplaces ?
- Bonne question, Mic ! Les réformes, je les remplace ! Chaque année, je garde les cinquante plus belles agnelles pour la « remonte » et les autres sont vendues pour l’élevage. Les « remonte », elles sont là, dans le troupeau... Je te les montrerai.
- Elles ont quel âge ?
- Elles ont, pour les plus vieilles... (il réfléchit et compte sur les doigts :) vingt février, vingt mars, ..., vingt juillet : elles ont cent cinquante, cent soixante jours.
- Tu les compte jamais ?
- Ah ! si ! Heu..., une fois par semaine environ, je compte..., je compte le troupeau ! Sans que je m’en aperçoive, heu..., un mouton pourrait être malade, sans que je le vois..., mourir dans la montagne. Pour les compter, je laisse juste un petit passage au portes des bergeries, et je les fais entrer l’une après l’autre, en posant la pointe de mon bâton sur chacune... C’est pas facile, parce que ces foutues de brebis se bousculent pour forcer le passage ! C’est pourquoi, en principe, je renouvelle l’opération le lendemain... Et c’est bien quand on est deux, pour les compter. Tiens ! si tu veux bien, ce soir, au retour, on les compte ! Tu m’aideras !
- Ouiiii ! s’écrie l’enfant, transporté par cette invitation.
Loin derrière le troupeau, dans un nuage de poussière, apparaît le véhicule tout-terrain de Serge, roulant à vive allure. Il ralentit pour dépasser les bêtes, quitte le chemin, roule en cahotant sur la lande. Le véhicule revient sur le chemin devant le troupeau. Poussière. Il s’éloigne et disparaît.
- Il va où ?
- Qu’il aille au diable ! Je lui adresse plus la parole. Lui et moi on est en conflit... A propos, Jean-Louis a des nouvelles du projet suisse ?
- Ch’ais pas !…
Derrière le troupeau, un cavalier arrive en galopant sur le sentier. Il dépasse les moutons, atteint le berger et l’enfant, immobilise sa monture. Sébastien et Michael s’arrêtent. Les brebis continuent d’avancer.
- Jean-Louis ! Comment vas-tu ?
- Bonjour Sébastien ! Ça va, merci.
- C’est ça qu’i faut !
- Je vais faire un tour au charnier pour voir ce que les vautours ont à becqueter. Je crois qu’on ne va pas tarder à manquer de carne. Serge y mène une carcasse mais c’est léger. Tu as dû le voir passer ?
- Il est passé, il y a un instant. Il a une bête morte ?
- Une brebis qui a gonflé… Elle a trop bouffé de luzerne. Il l’a percée mais c’était trop tard…
Les brebis ont leurs préférences et sont gourmandes ! En fin de matinée, revenues de pâture, elles peuvent avoir droit à un complément alimentaire : un carré de luzerne, suprême gourmandise. Le troupeau qui se sent autorisé à gagner la luzerne est capable de vous piétiner. Les bêtes deviennent folles d’envie : des drogués en manque se précipitant sur leur dose ! Et le berger sera extrêmement vigilant car trop de luzerne absorbée est mortel pour la bête. Il ne les laissera qu’une dizaine de minutes à se gaver, un quart d’heure tout au plus... Dans le champ de luzerne, le berger regarde sa montre ! Sinon, on risque la formation excessive de gaz de fermentation dans la panse de la bête et c’est le gonflement... à s’en faire péter la panse, au sens propre. Alors, il aura deux recours : prendre la bête gonflée entre ses cuisses et lui presser l’abdomen pour en faire sortir les gaz par la voie naturelle. Et si le geste est inefficace, il la « percera » avec la pointe de son couteau entre les côtes, à un endroit bien précis, pour faire jaillir la bouillie de la panse ; l’opération est hardie mais réussit à tout coup ! Une infâme mixture fermentée verdâtre et nauséabonde, à l’odeur extrêmement tenace, giclera sur le bon pasteur et empuantira ses vêtements au grand dam de Marie-Jo. « Ça, c’est quelque chose qu’on apprend pas aux apprentis bergers de La bergerie nationale de Rambouillet ! » déclame Sébastien, avec fierté.
- C’est triste pour la brebis mais c’est tant mieux pour les vautours, hé ? Mais dis-moi, ils ne viennent pas les Suisses, ces jours-ci ?
- Sais pas. Pourquoi ?
- Ça ferait de la charogne pour les vautours !
Il ponctue d’un rire généreux, content de sa blague.
- En tout cas, dit le garde, le coup de la vipère, à l’auberge, ça les a impressionnés ! On en parle encore sur tout le causse, et même dans les gorges !
- Si les Suisses viennent à Ferma, s’excite l’enfant, on mettra des bombes ! Boum !
- Eh bien ! Mic ? C’est Sébastien qui fait de toi un terroriste ?
- Si tous les terroristes étaient comme Michael, la terre serait un paradis, Jean-Louis !
- Je crois qu’on va avoir un orage ?
- Mmmh...? peut-être plutôt vers sept heures..., enfin, à mon avis, hè ! Faut que je sois vigilant, car je voudrais pas que les brebis se mouillent !
Changeant brusquement de sujet, Jean-Louis sort le carnet de poche de sa chemise et le brandit.
- Je viens de terminer un nouveau poème, Sébastien. Une ode à Ferma, justement. Je vais le taper sur ordinateur et je t’en donnerai un exemplaire.
- Sur Ferma ? Oui, passe-le-moi ce poème !
...
...Serge t’a rien dit à propos de la vente ?
Jean-Louis replace son carnet dans sa chemise.
- Je ne le vois pas. Je n’ai eu que ce coup de fil, ce matin, pour cette brebis météorisée. Vous êtes vraiment fâchés ?
- A mort ! Je veux plus lui parler à ce pourri ! Qu’il aille au diable !
- Il se peut que Cathie vienne vous rejoindre…, si elle ne monte pas trop tard de Florac. Bon ! je vais au charnier. Salut ! à plus !
- Salut ! Jean-Louis, à plus !
Michael fait adieu de la main. Ils se remettent en route derrière le troupeau, qui a pris de l’avance. L’enfant veut savoir :
- C’est quoi, la mété…, météo… ?
- Météorisation !… La météorisation, c’est…, c’est les gaz qui s’accumulent à l’intérieur de la panse. Elles arrivent à pas éliminer ces gaz et… et la pression des gaz arrivent à les étouffer. Ça les gonfle !
Michael pouffe de rire :
- Des moutons qui gonflent !
- Ça te fait rire !… Les brebis gonflables, ça t’amuse !
Et Sébastien explique à Michael la parade qui permet de sauver la brebis...
Les nuages s'assombrissent encore. Il y a des brumes opaques sur les hauteurs. Le berger scrute le ciel, soucieux.
- C’est grave, si les brebis se mouillent ?
- Faut éviter que les brebis se mouillent ! Les brebis, ça n’aime pas l’humidité... Alors, il faut les fermer au plus tôt. Quand le tonnerre gronde, il faut les rentrer le plus vite possible. Elles gardent l’humidité, c’est des..., la laine, ça garde l’humidité... et un coup de froid derrière..., ça les..., elles s’enrhument. Et puis pour le parasitisme, ça..., elles risquent de se parasiter. L’herbe humide..., elles broutent. et elles ramassent des parasites. Faut que l’herbe soit sèche ! en général, mais enfin, on fait comme on peut, hé !
Silence. Bruits des pas sur les cailloux. Cris d’oiseaux dans les lointains. L’enfant :
- Dis, j’aimerais bien aller au charnier !
- Tu veux aller au charnier… ? Eh bien ! d’accord ! On s’arrêtera d’abord pour bouffer puis on ira au charnier.
...
... A moins que tu veuilles bouffer les charognes ?
Michael réagit par un « bèèèh ! » attendu.
Le troupeau poursuit son chemin sur la piste, entraînant berger et enfant. Les ruines de Ferma entrent dans le paysage. Les brebis se disséminent lentement sur la lande en broutant, s’éloignant progressivement du chemin. Sébastien et Michael arrivent près des ruines. Un panneau fraîchement peint porte la mention :
« PROPRIETE PRIVEE – ENTREE INTERDITE »
C’est un rectangle de zinc, cloué sur un poteau. Les lettres sont en rouge, mal faites. Sébastien peste :
- Bientôt, c’est la moitié du causse qui sera interdite ! Il fait chier ce Serge !
Michael ramasse une lauze des deux mains et la jette rageusement sur le panneau, qui encaisse le projectile bruyamment et en garde une marque de cabossage.
A suivre...
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